mercredi 12 juin 2013

Cambridge History of Africa et Alessandro Ramati contre le bêtisier des Antifa

Si Mussolini a sombré, dès 1938, en racialisme et ensuite, dès 1943, de se voir reduit en marionette d'Hitler (comme Pétain à l'époque de Laval), si entre ces dates Mussolini a fait certains maux avec plus d'insistance que Pétain avec le Rafle de Vel d'Hiv, lui, il a déjà payé pour ça.

Il avait dit une fois des choses comme "si je vous conduis, suivez-moi, si je vous commande, obéissez-moi, sie je vous trahis, tuez-moi." Et il a été tué par des gens qui se sentaient trahis. Il a donc payé pour les quelques mais grandes niaiseries de ses derniers années et on peut regarder son œuvre de 1919 à 1938 avec sérénité, en faisant abstraction des erreurs de plus tard dans sa vie. 1919 font 19 ans jusqu'a 1938. Entre 1938 et 1945, il n'y a que 6 ans.

Ce qui n'autorise pas de regarder avec cette même sérénité les défauts de sa dernière époque en eux-mêmes. Ni d'avoir une même complaisance envers des gens ayant commis ces erreurs à plus grande échelle ou les ayant moins payés - qu'il s'agisse de racialisme, des camps de mort (la Riziera n'est pas défensible: si Mussolini l'est malgré elle, c'est que ceci est minuscule comparé à Auschwitz ou le Goulag) - ou de délivrer des citoyens ou résidents à un régime étranger.

Des niaiseries, on en trouve non pas seulement chez Mussolini, mais aussi chez les Antifa. Ceci n'est pas une attaque à la mémoire globale d'un homme récemment abattu par un skin de droite, je ne l'ai pas connu, et d'ailleurs pour des choses niaises qu'il ait pu dire, il a, comme Benito Amilcare Mussolini, déjà payé. À moins que l'état de mort cérébrale s'avère un coma réversible.

Hier j'ai reçu d'hospitalités des gens qui sympatisent plutôt avec cet abattu. J'ai été en des discussions. Je n'ai pas esquivé des sujets. Comme les avertis sur certains thèmes (qui se trouvent assez souvent à la droite) peuvent imaginer, j'ai pu ramasser un bêtisier avant de me voir demandé de quitter la fête pour motif qu'untel bis ne voulait pas avoir des gens qui appréciaient Mussolini là. Untel autre premier avant lui et avec la même attitude envers moi avait par contre été une riche source du bêtisier ramassé pendant les conversations, mais pas l'unique.

Mais pour commencer, je ne vais pas y réussir à répondre en un seul message blog, à moins de mettre des mises à jour. Prenons juste les thèmes de l'Éthiopie et de la résistance à Assise: non pas celle qui ait possiblement été là pour renverser la République de Salò, mais celle qui était très clairement là pour sauver des Juifs d'être livrés aux Allemands. En âssant, notons que dans le film récent Rafle, si ce n'était pas dans l'interview à côté du film, l'auteur note que son propre sauvetage était dû à des gendarmes qui bien à propos négligeaient de le garder, pour qu'il puisse s'échapper, donc des gendarmes collabos.

Mais d'abord l'Éthiopie.

À Nanterre, la même fac où j'ai été accueilli et ensuite demandé de partir par des Antifas hier, il y a une très bonne bibliothèque universitaire. Le rayon histoire n'est pas trop mince. On y trouve par exemple Cambridge History of Africa, on y trouve en chaque partie une section dédié à "Horn of Africa", c'est à dire à ce qui se trouve entre l'Égypte et Djibouti. Donc, aussi l'Éthiopie.

Une chose à noter est que le projet de moderniser les mentalités des Éthiopiens, tout en se payant à Italie une petite fortune coloniale, comme d'autres avaient déjà fait (par exemple Jules Ferry ou Cecil Rhodes) n'est pas une ambition qui remonte à Mussolini, mais qui est bien plus vieille que ça. Ensuite, avant l'intervention italienne en 1935, il y avait un pays déjà déchiré: on ne venait pas invahir - au moins soi-disant - des gens qui n'avaient rien fait, on venait soutenir l'un contre l'autre. Mais encore une chose qui est visible déjà de cette source là, bien peu suspect d'être partisane pour Mussolini, est que l'intervention italienne prend un mauvais tournant en 1937. Le vice-roy Graziani qui avait été assez méprisant envers les Africains indigènes se voit presque assassiné en février, ensuite il lance comme répressaille une campagne pour éradiquer la culture indigène - y compris jusqu'à se prendre à l'église apostolique d'Éthiopie - parce qu'il considère les "mentalités primitives" comme coupables de la tentative d'assassinat, et cette campagne et prise comme une guerre d'extermination. Mussolini le revoque plus tard en 1937, mais les Italiens seront très mal vus de la suite aussi. Dans l'historiographie contemporaine d'Éthiopie, y compris celle de l'Église, ou une de l'Église, ceci est déformé en une guerre commencé avec des intentions génocidaires déjà de 1935. Et en plus soutenue par le Vatican comme telle. Mais ils sont alors prêts à se fier sur des sources assez louches comme Avro Manhattan.

Un peu après d'avoir revoqué Graziani, Mussolini commence à l'écouter, et en 1938 il lance la Carta della Razza. Hélas.

En 1938 également il a donné les mains libres à Hitler d'invahir Autriche. Il n'aimait pas Kurt von Schuschnigg, qui était trop aristocrat à ses vues. Il avait bien aimé et accueill Engelbert Dollfuß et en 1936 il avait défendu l'Autriche contre Hitler, en faisant parader ses soldats sur le Col de Brenner. Et, que les Éthiopiens ne m'en veuillent pas, j'ai comme né en Autriche plus de soucis pour ce que Mussolini a fait pour et contre Autriche que ce qu'il a fait pour et contre divers acteurs en Éthiopie. Mais ils ne vont pas pouvoir en honnêteté me prétendre racialiste si je dis que Mussolini était "à consommer à préférence avant 1938".

Bon, ceci à la gentille étudiante en sociologie qui était un peu choquée parce que je n'étais pas contre Mussolini. Ensuite à M. l'inhospitble le premier, celui qui m'avait fourni avec le bêtisier.

Il me prétendra peut-être "mytho" [mythomane] parce que j'insiste que Dollfuß et Schuschnigg n'étaient pas des racialistes (comme Mussolini ne l'était pas avant 1938, comme Franco et Salazar ne l'étaient jamais et Plinio Salgado non plus, et pareil quand au fascisme russe qui n'était pas racialiste non plus). Il m'a prétendu mytho quand je faisais référence aux Juifs sauvés en Assisi, entre autres par le maire, un fasciste.

Ceci je ne l'ai nullement non plus d'une source fasciste, qu'il pourra avec quelque ressemblance d'honnêteté prétendre mytho, je l'ai d'un journaliste juif qui dans l'après-guerre essaie de faire la gratitude envers un "juste parmi les nations" (qui a son arbre dans l'Allée des Justes à Yad Vachem): le père franciscain Ruffino Niccacci. Ce journaliste juif, Allessandro Ramati, vient de faire il y a assez longtemps un roman-documentaire sur The Assisi Underground. Et il vient d'y noter, pas par une quelconque préférence fasciste ou - évidemment - nazie, mais par honnêteté, ce que ce sauvetage des Juifs devait non seulement à Ruffino Niccacci et son évêque (et à travers eux, quoique Allessandro Ramati ne veut pas le noter, à Pie XII), mais aussi à la collaboration tacite des fascistes en place, qui trouvait la République de Salò une honte pour le fascisme et qui se souvenaient des Juifs qui avaient bien soutenu le fascisme de première heure, et des allemands, dont l'officier était un catholique dévot qui ne voulait pas gâcher l'œuvre pieuse de l'église en sauvant les Juifs.

C'est cette histoire d'Assise qui m'a valu un interêt accru pour une conférence qui tient lieu à Bayeux l'année dernière, dont je viens de publier un compte-rendu:

Φιλολογικα/Philologica : Qui fut Dom Gaston Aubourg - et qui sauva Bayeux?
http://filolohika.blogspot.com/2012/10/qui-fut-dom-gaston-aubourg-et-qui-sauva.html


Mais est-ce que je convaincra des Antifa? Je n'en sais rien, celui qui blasphémait pour me provoquer et ensuite me traitait de mytho (à propos le maire fasciste qui en Assisi assistait au sauvetage des Juifs), tandis qu'il peut entendre des paroles comme "les dinosaures ont existé, ils sont mal datés, peut-être il y en a eu des OGM" et les référer comme "les dinosaures n'ont pas existé" devant moi, dans ma présence, lui il me semble un peu trop niais. Mais c'était peut-être en partie une pose, en plus il semblait avoir un peu trop bû (rien contre l'alcool, surtout le bon vin qu'il y avait, mais il faut le boire avec modération). Quand aux autres, ils ont au moins mon blog.

Hans-Georg Lundahl
Bibliothèque Audoux
St Jean de St Facond
érémite de St Augustin
[dont la fête aurait été hier
sauf pour éviter collision avec celle de
St Barnabé Apôtre, qui prime]
12-VI-2013

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