vendredi 4 mai 2012

Observations sur les Confréries

La première ne l'est pas sur eux, mais sur Bernard Dompnier. Peut il écrire le français?

On peut donc dire que les confréries correspondent à un besoin d'extérioriser sa foi de façon collective propre aux régions méridionales, traditionnellement moins alphabétisées que les régions du Nord qui, elles, ont plutôt privilégié des formes de dévotion individuelles.


Les illettrés aiment les cérémonies religieuses et faire les choses ensemble, les lettrés sont de toute façon plus individualistes, en piété comme en toute autre chose: et il y a une différence entre un Sud illettré et un Nord lettré. Le Sud donne les confréries.

Sa version est plus longue des lettres et syllabes "...iduelles." Mais ce qui donne l'impression de verbiage est de préférer le mot "besoin de" à "aimer". Et aussi, quoique mon oreille germanique et nordique pourrait me tromper, préférer comparer les degrés d'un être "alphabétisé" à l'opposition "lettré"/"illettré". Est-ce que ma version serait moins exacte, genre donnant ouverture à l'interprétation "le Sud a 99% d'analphabètes complets, le Nord 100% des professeurs des facultés ou personnes qui, plus modestes, ne sont pas moins intellectuels"? Je ne le crois pas. C. S. Lewis, qui, lui était lettré, individualiste, du Nord de la Manche même car d'Irlande donnait le conseil "don't implement promises, keep them".

Mais sur les confréries. Juste avant la phrase que j'ai traduite en parler sans langue de bois, Bernard Dompnier vient de dire que les confréries, c'est Italie, Espagne, l'Occitanie. Ensuite un peu plus tard:

En France, globalement, leur image n'est pas très positive ...


L'Occitanie est donc exclu de "France globalement"? Il y a des gens qui apprécient énormément d'avoir encore une preuve du parigocentrisme de certains intellos, j'imagine!

... car connotée d'un christianisme daté ...


Depuis quand le christianisme n'est-il pas daté? On sait très bien que Notre Seigneur est né un 25 décembre de l'année 5199 depuis que Dieu crée le ciel et la terre ... 783 depuis la fondation de Rome, dans le Sixième Age, quand fut paix sur la Terre. C'est à dire sous César Auguste, contemporain de Frodon de Danemark (lui aussi un roi de la paix civile) et donc probablement de Fiolnir d'Upsale aussi (Wodan, Niord, Frey, Fiolnir ... le premier roi d'Upsale de ne pas être un idôle, c'est quelque chose, et il visita Frodon)!

...[un christianisme daté] marqué par un formalisme dont on a justement cherché à se débarasser, depuis Vatican II.


En d'autres mots, "Vatican II" ou plutôt "le depuis Vatican II" représente le pire des lettrés, ceux qui méprisent les illettrés, leurs goût de cérémonies, leur timidité face à une dévotion individuelle ...

On peut craindre cependant un formalisme un peu figé... D'où la nécessité, bien perçue par l'Église, de veiller à ce que les personnes qui entrent dans une confrérie y reçoivent une réelle formation chrétienne.


Encore de ce lettré suspect de Lollardisme (car l'Inquisition antilollarde a été mise en place en 1401 par le Parlement d'une Angleterre* encore tout aussi loin de Vatican II, tout aussi proche de la Corse des confréries qu'un Pénitent Noir en cagoule portant une Madone en procession), fier ou au moins avide de se montrer lettré par son mépris de l'illettrisme et des goûts des illettrés ... je suis certes lettré (quoique imparfaitement, il y a eu des années que ma scolarité fut prise en hôtage par le compromis des professeurs avec les juste un peu mieux que Ducobu, il y a eu aussi une fois à l'Université, la priorité du récherche face aux lettres), mais pour moi ce mépris des illettrés semble très postiche - comme si on compensait le manque de lettres réellement lues par le mépris de ceux qui ne prétendent même pas les avoir lues. Comme si la distance par absense de leur goûts ou absense de courage de se montrer avec leurs goûts équivaudrait toute une autre distance par présence des lectures d'Homère et de Virgile dont, eux, ils ne se soucient pas.** Mais une distance de coeurs n'équivaut pas une distance de parcours. Et une distance de parcours ne devrait pas conduire à une distance des coeurs.

Mais il y a aussi ceci: il y a un désir de donner quasiment "un antidote" à ce que des Lollards pouvaient considérer "formalisme". Ça me rappelle "la nécessité" de veiller à ce que je reçoive une formation sur Shoah quand j'avais exemplifié la phrase verbale "nie lubie" - "je n'aime pas forcément" - avec "nie lubie zydzi": même une ambivalence vis-à-vis le peuple dont Maciej ... a dit que ce n'est pas une race mais une ... confrérie ... me valait la réputation en certains quartiers d'vaoir besoin de rattrapage. En plus la formation à propos la Shoah était un peu mal choisi par rapport à mon goût musical: le compositeur en question - les morceaux qu'on jouait étaient endeuillés à l'extrème en même temps qu'on racontait qu'il est mort à Auschwitz. Ceci, bien entendu, dans des leçons de langue et culture polonaises.

D'une certaine façon j'appartiens de bon droit à une confrérie moi-même - mais je n'ai j'amais appliqué pour y être associé. Celle des amis du Chemin de St Jacques. Mais la requête que j'ai fait au Saint Apôtre, je ne l'ai pas encore eu. Il y a un vrai abus, un vrai formalisme, si quelqu'un qui fait un pélérinage dans un but n'est de la suite pas soutenu mais contrarié dans ce but par les gens de l' Église, qui par contre "veillent à ce" qu'il remplisse les conditions pour être associé à la confrérie.

Car si je suis peut-être lettré, mais j'ai un goût des cérémonies, donc aussi du pélérinage: je ne l'ai pas du tout entreprise comme pour faire pénitence le reste de ma vie, marcher entre Pamplune et Santiago en Galice ne me rend pas un pénitent noir. Il y a eu entre autres choses, un péché pour lequel faire pénitence, mais pas une vie passée en péchés pour lesquels faire pénitence ce qui reste de la vie. Celle que j'envisageais en m'y rendant là-bas semble m'avoir trahi (avec biensûr les meilleurs intentions, comme si souvent quand les filles trahissent les hommes qui l'aiment à des gens qui promettent à les rendre vraiment hommes) à des gens dont le but était de me réformer la vie. Et tel n'était pas du tout et n'est pas du tout mon but. Sauf en ceci que j'aimerais éviter les péchés qu'on peut éviter après le mariage plus facilement pour certains. Y compris, crois-je, moi.

Un confrère qui entre dans les Pénitents Noirs de Carpentras n'a peut-être pas besoin d'un parcours Alpha comme antidote à son prétendu formalisme. Et un pélérin qui a fait le chemin pour demander quelque chose au frère de son patron, au premier martyr parmi les douze, n'a absolument pas besoin qu'on veille sur ses qualités requises comme supposé "modèle de probité" genre confrère des Pénitents Noirs. Me fais-je comprendre? Je ne suis pas genre initiatique. Ni dans le sens maçonnique, ni dans le sens licite mais cagoulé.

Il y a parmi des intellos, y compris des cathos, un mépris pour les gens qui bien qu'orthodoxes sont moins spirituels, même si d'avantage orthodoxes qu'eux-mêmes. Le fait que la Croix vient de demander l'avis à un homme comme Bernard Dompnier montre que ce mépris n'est pas étranger à l'établissement de Vatican II ou du "depuis Vatican II" en France. Il y a aussi parmi les victimes de ce mépris une méfiance et un mépris vis-à-vis tout ce qui sente un peu intello. Et je viens de faire les frais des deux mépris.

Rappelons, vouloir avoir sa place comme laïc dans une paroisse tradi, ce n'est pas du tout la même démarche que de vouloir entrer dans une confrérie des pénitents. Et ce n'est pas du tout non plus de mépriser la dévotion individuelle, juste parce qu'il y a des confréres dans les paroisses comme ça. Si le Moyen Age s'est amusé de mettre les vertus en correspondence avec les Sept Arts et ont appelé la Foi la Vertu Grammaticale ce n'est pas pour désigner les grammariens comme les seuls ou principaux fidèles. C'est que la foi est aussi basale aux vertus que la Grammaire aux Arts, et c'est que la Foi répose sur l'acceptation quasi mécanique de certaines formules (crédo, pater, décalogue, les sept vices et vertus opposés, les sept sacrements), comme la grammaire sur les paradigmes.

Hans-Georg Lundahl
Georges Pompidou
St Florian, le
4-V-2012

*Je viens de recevoir l'autre jour une confirmation de mon intuition que Sainte Jehanne d'Arc ait été brûlé par cette Inquisition Anglaise: en 1420 France avait passé sous jurisdiction anglaise - d'où l'applicalité d'une loi du Parlement à Rouen. Même si les gens qui ont brûlé la sainte étaient d'origine française, avait bien raison ce Villon qui chantait:

Et Jehanne la bonne Lorraine
Qu'Anglois brulèrent à Rouen


**Et dont certains aujourd'hui ont eu trop peu: vive les temps qu'un C S Lewis pouvait aller étudier toute l'Iliade et toute l'Odyssé en Grec Ancien du dialecte ionique ancien chez une directeur d'école retraité nommé Kirkpatrick, et dont l'athéisme certes pas plus salvifique mais plus intelligent que celui de Dawkins, le petit fidéiste de Darwin, Sagan et Hawkins. Kirkpatrick ne permettait pas au jeune athée immature de s'exprimer même en faveur de l'athéisme avec le manque de bonne logique bien définie que montre Dawkins.

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